dimanche 31 juillet 2011

Mon chien mène l'enquête, par Jean-Michel Sananès


Photo de la couverture du livre





















Mon chien mène l'enquête*


Quand j'ai rencontré mon chien
Il était aussi pauvre qu'un cerisier en hiver

vendredi 29 juillet 2011

lundi 25 juillet 2011

Je ne suis qu'un chant, par André Chenet




 
















Je ne suis plus qu’un chant

 

Je ne suis plus qu’un chant
enfoui dans la pulpe des lèvres
un chant cousu de silence
qui déclenche l’avalanche

samedi 23 juillet 2011

Lmettwet, Friedrich Nietzsche - Der tolle Mensch, sɣur Sɛid At Mɛemmer
























Lmettwet
Friedrich Nietzsche -  Der tolle Mensch


Ur teslim ara yes-s ihi lmettwet-nni, atehtuh-nni iteddun deg wezniq s ukankil yettreqriqen ger ifassen-is i tafat uzal qayli, yuγ abrid γer ssuq, iserreḥ i ugerjum-is war addud, yettsuγu yeqqar: "La ttnadiγ Rebbiiiii!Waaaa γef Rebbi i la ttnadiiiiiγ!"

vendredi 22 juillet 2011

Mi tecceḍ temẓi, sɣur Reẓqi Urrabiɛ (Rezki Rabia)

Illustration (reproduction) Sonia Lounis
Crayon sur papier














Mi tecce temi


Tislit n uceṭṭid
Tezga deg urebbi-s
Aẓawan n yi
Yezuzun ixef-is
Tezga tettεeyyid, ayen tebγa ur tewwi, iciwi-s yettγi, yiwen ur s-yekmis

jeudi 21 juillet 2011

D'amour, de vin et de mots, livre deuxième, par Kader Rabia

Ouvrage en gestation. Voici un avant-goût du recueil de poésie D'amour, de vin et de mots, livre deuxième, de Kader Rabia, à venir :

Illustration de Kader Rabia
Gouache sur papier Canson


Dans mon vin, loin de toi, je lis ma solitude
Je le prolonge d’eau et de rêves hésitants
Des strophes tombent de ma certitude

mardi 19 juillet 2011

Tu m'inspires, par Sonia Lounis

Illustartion Djaffer Benmesbah
Collection privée de Kader Rabia

















Tu m'inspires !


Sans te définir, tu es l’objet de ma muse ; sans te définir, tu es ma douleur et mon remède ; tu es mon doux mystère, je veux, mais je crains de te découvrir. Tu m’inspires une douce poésie que je ne récite qu’au fond de mon âme trouble. Tu es la muse qui refuse de s’exprimer ; tu es un mal qui refuse de guérir dans mes mots ; tu es le remède d’une souffrance inconnue.

Celle qui me vient du ciel, par Kader Rabia

Sergio Cerchi
Tout droit réservé à l'auteur


Celle qui me vient du ciel

Sauf pour elle

Posé quelque part
Je suis une petite chose.
Elle ne fait rien comme les autres
Sa main est sur mon épaule
Avant qu’à moi n’arrivent son sourire

lundi 18 juillet 2011

Pensée, par Makhlouf Bouaich

Pensée


Dans la langue de Shakespeare,
Ou dans celle d'Aragon,
Qu'importe !
Pourvu que mes soupirs,
Au-delà de l'horizon,
Se portent.

Poème tendancieux, par Abdelkrim Kassed, traduction de Kader Rabia

Tableau de Balassim Mohammed



 Poème tendancieux

A travers notre longue histoire
Nous nous sommes partagés quatre compagnons*
Trois pour vous
Et un pour nous
(le contraire est probable)
Trois pour nous
Et un pour vous

samedi 16 juillet 2011

I kečč ay Azwaw, sɣur Sɛid At Mɛemmer











 

I kečč ay Azwaw
Aha ddu neγ teddiḍ, ttu ulac d ayen ur nelli !
Yerra-k i tuṭṭfa n lḥiḍ, dadda-k ğeḥḥa n yiḍelli.
Llsas s waḍu i tessuliḍ, ssqef ur tugadeḍ ad yeγli.
Tessiγzifeḍ tilin i yiḍ, ass d awezγi ad d-yeflali.
A takurt yennḍen s lxiḍ, tindac-im ur tent-yettwali.

Fraternité, par Marie Hurtrel



Fraternité


France
terne idée

qui est frangin mon frère
eh frangine t’as pas de frère
sauf de guerre
pas de terre

vendredi 15 juillet 2011

(m)'Emporter, par Albert Anor
















(m)'Emporter

Ce que j'emporterai un jour

le rire discret de quelques jeunes filles qui passent
avec le nombre d'Avogadro gravé sur un cylindre de platine iridium

jeudi 14 juillet 2011

Désaccords, par André Chenet


Illustration Kader Rabia :
Crayons de couleur sur papier Canson






















Désaccords
La parole perdue
se nourrit
aux écluses pourpres
du cœur

mercredi 6 juillet 2011

Anef i wul ad iṣeffer, sɣur Sɛid At Mɛemmer

Photo-montage réalisé par Sonia LOUNIS pour ce présent poème


Anef i wul ad iṣeffer


I tahin yeffren di teḥnact, d acu akka εni tegguni ?
Γas uγaleγ d taṭumaṭact, kecmeγ γur-s s wudem-nni.
Ay iεeqqayen n texsayt d iyi-d-tezza ass-nni !
Lemmer ayen ntett ur yettmettat, yal aεeqqa d acu ara d-yini.


Mantiq attayr (La conférence des oiseaux), par Farid Addin Attar

Farid Ad-Din Attar, de son vrai nom Farid Ad-din abu Hamid moḥammed Attar nichaburi, est un poète médecin persan, né en 1142 à Nichapur au Khorassan. Son nom, Attar, est dû au fait qu'il pratiquait la pharmacie. En persan, "a'ttâr" signifie "droguiste". Il fait partie du grand courant mystique soufi de la tradition spirituelle de l'école Al-Hallâdj, se fit derviche et se livra au mysticisme. Il fut tué par les Mongols entre 1190 et 1229 qui envahirent son pays. Il laissa plusieurs textes dont Mantiq attayr, un poème de philosophie religieuse traduit en français sous le titre de La conférence des oiseaux. Ce texte a été mis en scène, dans une adaptation au théâtre par Jean-Claude Carrière. Un recueil de poèmes, "Mantiq attayr" (la conférence des oiseaux), écrit dans la tradition orientale du récit. Environ 4500 distiques parsemés de contes, de paroles de saints, etc. Il a été édité en France aux éditions Albin Michel (1996), puis Le Seuil (2010).

La conférence des oiseaux
Peinte par Habib Allah

Le texte :
En ce temps là...
Les oiseaux du monde se réunirent tous, tant ceux qui sont connus que ceux qui sont inconnus, et ils tinrent alors entre eux ce langage

Yemma Nuja, dans la littérature orale de Kabylie



Le mythe de l'ogresse
Médée, trahie par Jason, tue le fruit de leur amour.
Marâtres, ogresses, sorcières, les mères des mythes et de la littérature traditionnelle ont souvent peu de traits communs avec celles chantées par la pub et les nostalgiques d’une enfance choyée et peut-être réinventée*.
*http://www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=660
Yemma Nuja
A teryel n yeɣzer
Ffeɣ-d ad kem-nẓer
Argaz-im immut
Rebbi ad kem-issebber

mardi 5 juillet 2011

Ṭṭes kan ṭṭes !, sɣur Sunya Lewnis

Caricature de Dilem Ali













Ṭṭes kan ṭṭes !


Ṭṭes ay agdud mači d nnuba-k !
Ṭṭes teǧǧeḍ syad-ik adṭṭsen am yizmawen n teẓgi !
Ṭṭes ay awtul yuɣalen d iḥiqel yessawelen i gma-s ɣer lmut !
Ṭṭes, tudert-ik ur telli si tudert n yemdanen !
Ṭṭes, tanafa-k ur tt-iteffeɣ buberrak !
Ṭṭes, tirga-k turz-itent tugdi

Bɣiɣ ad rewleɣ, sɣur Nufel Buẓebbuǧa

Photo extraite de :
 http://lasourcedeviebobigny.com/predications/la-fuite-pnicol/












Bùɣiɣ ad rewleɣ


Bùɣiɣ ad rewleɣ
Ad ruêeɣ  anda lḥess ur yelli
Iwakken ad ǧǧe$ amkan i ubeḥri
I tsusmi
I lebɣi n wakud d ugama

lundi 4 juillet 2011

Colère du vent, par André Chenet

Jean-Baptiste Camille Corot Coup de vent

 
Colère du vent
 
1
Peuples ensevelis sous les décharges des villes hauturières
kidnappés par les ras de marées médiatiques
peuples de soleils tronqués de paroles truquées
je vous vois inondés de plombs dans l’aile et de sommeil
je vous vois mordre le pain dur des départs avortés
le charbon du temps les fruits éteints de la révolution
je vous vois gratter jusqu’au vertige le tronc de marbre d’un arbre sans espoir
vous vous écorchez contre le fer de votre faim
tandis que des chansons borgnes vous musèlent
et qu’un carré de ciel imprègne de sueurs grises votre peau

dimanche 3 juillet 2011

La poésie, par André Chenet

Vous vous demandiez ce qu'était la poésie ? André Chenet vous répond.

La poésie

Qu’est-ce que la poésie ?
une eau rare
lorsque la soif
étrangle
et que le cri
s’inscrit
comme un poignard
entre les omoplate ?
une course éperdue
et sans retour
à travers les friches
de l’enfance éblouie
par la beauté
d’avant les mots ?

Qu’est-ce que la poésie ?
l’expression d’une extase
d’où notre existence
s’arrache à l’angoisse
que suscite
l’inacceptable
et si proche présence
de la mort ?
un défi déclaré ?
une révolte passionnée
pour découvrir un sens
à ce qui devrait couler de source ?
un aveu d’amour
ou un acte de résistance ultime ?
un chemin d’écritures
qui se crée
au plus secret
de la blessure ?
une signature du sang ?
une flèche de feu ?
une rêverie du vent ?

Qu’est-ce que la poésie ?
l’appel d’une conscience
inassouvie
qui envahit la chair
jusqu’à ce que l’infini
déchire la nuit ?
un creuset de vérités
où brûlent des pierres précieuses ?

Qu’est-ce que la poésie ?
le nid de la parole ?
la bouche sensible du chant ?
la preuve du néant ?
un voyage visionnaire
hors du temps pourrissant
pour ne retenir
que le don du présent ?
une voix qui appréhende
ce qui ne peut être dit ?

Qu’est-ce que la poésie ?
hérésie hérissant la raison 
cette question sans issue
répond à notre détresse
en nous passant au crible
du terrible inconnu.


André Chenet

samedi 2 juillet 2011

Vivre à moitié, par Noufel Bouzeboudja

Illustration Le mal être
crayon sur papier ordinaire,
 signée Sonia LOUNIS 2010
Vivre à moitié


Qui donc nous affranchira
De la honte
La nôtre
La honte de nous-mêmes ?
Qui nous arrachera
A l’impossibilité d’être heureux
Qui nous émancipera
Des amours impossibles
Et à l’impossibilité d’être aimés ?
Où est passée la promesse du bonheur ?
Attirance de l’Ailleurs
Avions, barques de fortune, radeaux
Je refuse la vie en la voulant
Et dans ma patrie
On me dénie
Même mon droit je le mendie
Présent-prison
Fallacieuse entité
Triple fins de …té
Et je suis, comme vous
Tous
Potentiellement :
Un terro, un suicidaire
Un fugueur, un délinquant ou malade imaginaire
Pourquoi l’Histoire est-elle divinisée
Pourquoi, à chaque occasion
Et même sans occasion
Ressusciter
Cet un million et demi
Alors qu’à présent nous vivons qu’à moitié
Ni compassion, hors usage la pitié
Pâle haine de nous-mêmes
Cynique désaveu de nous-mêmes
Etrangement, étrange, étrangère
Notre personnalité
Se dresse malade et boiteuse
Devant des lendemains acharnés
Qui, malheureuse, pleurnicheuse et râleuse
Tentent encore de la violer

Noufel Bouzeboudja in Algérie : Banquet des Nonchalances (Edilivre, France 2009)

Das magische Theater, par Sɛid At Mɛemmer


Cette photo a été composée en superposant neuf photos dont voici les sources :
Bombardement : photo de Jean-Luc Mège, in http://www.photo-mege.com/enfants.html
E.Coli : France Biladi
Grippe aviaire : SENEGAL Blackrainbow/grippe aviaire
Grippe porcine : Reuters, Paris Match
Guerre en Irak : Foreign Policy
La vache folle : albums photos Casafree
Révolution monde arabe : Lionel Charrier, MYOP, Le Caire, février 2011, in http://blog.madame.lefigaro.fr/stehli/2011/03/la-revolution-arabe-en-images.html


Das magische Theater*

In Finanzkrisenzeiten
Berg runter, Berg rauf
Die Bremer Stadtmusikanten
Melden ihr Haus zum Verkauf

Der Geier sah dann Licht
Und bietet ihnen das Hexenhaus
Hänsel und Gretel blieben dort aber nicht
Schnell gingen Sie wieder raus

Wo ist das Gold geblieben?
Die armen Kinder nahmen mit sich kaum
Für Kikiriki und Bellen
Bleibt nur der Traum

Die Räuber waren schon da
Der Geier wusste alles
Wir wählen die Agenda
Und stimmen alle „YES“

Die Bosse sind alle gleich
von vorne wie von Hinten
Anna Blume wurde bleich
Sie schaute wie sie sich bedienten

Wo ist der Steppenwolf?
Sucht er immer noch weiter?
Spendet ihm einen Anruf!
Hier ist das magische Theater

Wir geben Keinem Rat
Wir ändern nur den Titel
So wie von „Professor Unrat“
Zu „ Der Blaue Engel“

Wo ist das Gold geblieben?
Die Hexe ist ja tot
Wozu das ganze Beben?
Die Katze lebt in Not

Wozu? Wieso? Wofür?
Das Leben ist kein Knast
Der Esel kann nichts dafür
Er trägt nur die Last.

Sεid At Mεemmer


*Mi sutreɣ i Sɛid ayen d-yellan deg usefru-ya, hata wayen i yi-d-yenna :
" Asefru uriɣ-t ɣef La crise économique mondiale n useggas yezrin, uriɣ-t s tmeslayt n warrac yakked tin n yemɣaren. Segzaɣ-d tamuɣli-w ɣef yibandiyen d aɣ-ikessen am lmal nekkni s wigi yellan ukessar, amek tturaren s ddunit-nneɣ, atg. ayagi segzaɣ-t-id s kra n tukkisin n yellan di tmucuha n watmaten Grimm, maca, semlaleɣ iɛeggalen n waṭas n twaculin ɣer yiwet n terbut, ayagi i warrac. I yemɣaren ddmeɣ-d kra si tsekla n Herman Hesse, Kurt Schwitters yakked Heirich Mann(gma-s n Thomas). Ma d azwel, d amezgun n ssḥur, d ayen yettnadi Harry Haller, d amezgun n ssḥur ideg ulac anekcum i yal d amdan, deg ungal"Der Steppenwolf" n Hermann Hesse. "

vendredi 1 juillet 2011

Extrait de "Free my wor(l)d, par Noufel Bouzeboudja



Azul, Hello!
Peace fellow!...

Come on, brother
For another glass
Yes!
Here I am with you in peace
No need of words
Profane or sacred
No need of religiosity
Nationality
Nor borders
No longer believe in their gods
God-oil, god-power
God-dollar, god Star...
An American life,
A European life
Is ""more"" than a life
An African life
Is ""less"" than a life...


My mouth filled,
With earth, blood, with ashes
But above all with syllables and cries
Cries, cries, cries!!!
Why do you dread
Why also do you taunt
...The shouted or written cries?...

Crash of misunderstandings
Grotesque handlings
Dangerous are the invisible walls: Fears.
The Concept of ' Me and the Other '
' We and the Others '
Fear of the other
Of his difference....


Noufel Bouzeboudja (Excerpts from his performance: Free my wor(l)d !)