dimanche 3 juillet 2011

La poésie, par André Chenet

Vous vous demandiez ce qu'était la poésie ? André Chenet vous répond.

La poésie

Qu’est-ce que la poésie ?
une eau rare
lorsque la soif
étrangle
et que le cri
s’inscrit
comme un poignard
entre les omoplate ?
une course éperdue
et sans retour
à travers les friches
de l’enfance éblouie
par la beauté
d’avant les mots ?

Qu’est-ce que la poésie ?
l’expression d’une extase
d’où notre existence
s’arrache à l’angoisse
que suscite
l’inacceptable
et si proche présence
de la mort ?
un défi déclaré ?
une révolte passionnée
pour découvrir un sens
à ce qui devrait couler de source ?
un aveu d’amour
ou un acte de résistance ultime ?
un chemin d’écritures
qui se crée
au plus secret
de la blessure ?
une signature du sang ?
une flèche de feu ?
une rêverie du vent ?

Qu’est-ce que la poésie ?
l’appel d’une conscience
inassouvie
qui envahit la chair
jusqu’à ce que l’infini
déchire la nuit ?
un creuset de vérités
où brûlent des pierres précieuses ?

Qu’est-ce que la poésie ?
le nid de la parole ?
la bouche sensible du chant ?
la preuve du néant ?
un voyage visionnaire
hors du temps pourrissant
pour ne retenir
que le don du présent ?
une voix qui appréhende
ce qui ne peut être dit ?

Qu’est-ce que la poésie ?
hérésie hérissant la raison 
cette question sans issue
répond à notre détresse
en nous passant au crible
du terrible inconnu.


André Chenet

1 commentaire:

  1. Patrick Aspe :
    la poésie elle est là, dans la rue, nue et luisante de pluie sous cet orage offert au monde...Et vous ne la voyez pas...

    André Chenet :
    Elle pose ses mains sur la table, emplit le verre de vin, s'attarde à la vitre du soir. Elle nomadise en reconstruisant l'humanité. Seule l'horloge des poètes est en avance. Bien à toi, Patrick

    Patrick Aspe :
    La rage des colères profondes traverse nos âmes meurtries...""Frères du refus.""..L'ombre des temps fait sur le sang des virgules d'espoir...La nuit s'évapore dans la lueur des matins chantant...Mille lumières aux coeurs des sacrifiés...

    André Chenet :
    Oui, c'est l'impossible que nous avons sacrifié, parce qu'il nous fallait coûte que coûte refuser les conditions criminelles dans lesquelles nous vivions..

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