lundi 18 juillet 2011

Poème tendancieux, par Abdelkrim Kassed, traduction de Kader Rabia

Tableau de Balassim Mohammed



 Poème tendancieux

A travers notre longue histoire
Nous nous sommes partagés quatre compagnons*
Trois pour vous
Et un pour nous
(le contraire est probable)
Trois pour nous
Et un pour vous

Des trois n'a survécu qu'un seul
Et le nôtre "unique" a été tué
Votre ami n'a pas laissé d'héritage
(Pardon, je mets entre parenthèses le mot héritage)
Et le nôtre oui
- Combien ?
Le dernier d'entre eux
A fermé la porte du caveau
Et s'est endormi
Ne fut point réveillé par les passants à Samarrah
Ni par les pas des soldats
Des voix lointaines arrivent parfois à le réveiller
Acclamant un calife sans héritage entre parenthèses
Puis il se rendort
Souriant dans son sommeil
(Avez-vous vu une ombre... un homme souriant dans son sommeil ?)
Ce dormeur dissimulé, notre ami
(Si toutefois nous sommes ses amis)
Que de parenthèses, ce jour, dans mon poème !!
Quant à celui qui n'a point d'héritage
Il a laissé des ombres allongées jusqu'à notre assemblée
(si vous voulez ne point m'excuser)
Mais enfin...
Je vous pose cette question,
Alors que la marmite est commune
Et une unique galette nous réunit aujourd'hui :
Qui d'entre-nous...
Voudrait tremper...
La moitié de son croûton... dans le sang ?


Abdekrim Kassed (Irak), traduit de l'arabe par Kader Rabia

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* Lire compagnons dans le sens "apôtres"






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