Donnez-moi un dieu, le mien est déchu
Dieu à qui je repasse les habits
Dieu à qui je prépare le bain chaque soirDieu le seul avec qui je partage mon lit
Ce dieu là …
Je l’ai triplement répudié
Vous les modernistes
Ramenez-moi un dieu.Le mien a déclaré faillite
Sa cravate est passée de mode
Et sa valise de diplomate raté
Est là devant vous…
A vendre au plus offrant !
Ramenez un dieu qui n’est
Ni noirNi blanc
Ni brun
Ni rouge
Ramenez-moi un dieu
D’une couleur singulière et unique !
Un dieu à mille années lumières
De ce qu’on adoreUn dieu sans mur de lamentations
Sans cloches
Sans Qaaba !
Un dieu…
Sans samedi
Sans dimanche
Sans vendredi
Ramenez un dieu
Capable de s’asseoirA notre appétissante table
Capable de charmer nos femmes nues
Et d’encourager nos beaux-arts
Ramenez un dieu
Qui, à chaque fois que la tristesse Ou l’amour vient le submerger
Il vient investir nos bars
Et ne les quitte…
Qu’en ayant changé de religion !
Malika Mezzane, extrait de :
“Ana wa baqiyet al malaïn”*, Rabat, 2009
Traduit de l’arabe par Kader Rabia
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* Moi et le reste des maudits
excellent poème !
RépondreSupprimerfort, poignant qui nous perd et dans lequel on se retrouve ;)
Très beau, très fort! Nous donne envie de lire les autres poèmes du même auteur!
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