lundi 5 mars 2012

Heureux d'une certaine chose, de Darwich, traduction Kader Rabia et Sonia Lounis

Dilshad, huile sur toile



Heureux d'une certaine chose


Heureux d'une certaine chose, invisible
J'étreignais le matin avec la force de la déclamation
Je marchais sûr de mes pas
Sûr de mes visions
Une certaine inspiration m'appelait : Viens !
Comme un  clin d'oeil magique
Comme un rêve qui se manifeste
Pour m'initier à ses secrets
Alors, je deviens maître de mon étoile dans la nuit...
Fort de ma langue.
Mon rêve à moi, c'est moi-même.
Je suis la mère de ma mère dans mes visions,
Le père de mon père
Et mon propre fils n'est autre que moi-même.


Heureux d'une certaine chose, invisible
Me portant sur les airs de ses instruments à cordes
Elle me façonnait, refaçonnait
Tel un diamant de princesse orientale :
Ce qui n'est pas chanté maintenant,
En ce matin,
Jamais ne sera chanté !

Donne-nous, Amour, toute ta crue
Que nous puissions livrer
La noble guerre des sentiments
Le climat y est propice
Et le soleil au matin, aiguise nos armes
Ô ! Amour,
Nul but pour nous
Que la défaite au milieu de tes guerres
A toi donc la victoire !
Et prête l'oreille
Aux louanges venant de tes victimes
A toi la victoire ! Bénie soit ta poigne !
Reviens sain et sauf
Vers nous... les perdants !

Heureux d'une certaine chose, invisible
Je marchais rêvant d'un poème bleu de deux lignes
Oui, de deux lignes...
Traitant d'une joie de portée légère
A la fois visible et secrète :
Celui qui n'aime pas maintenant,
En ce matin,
Jamais n'aimera !


Mahmoud Darwich
Traduction Kader Rabia
et Sonia Lounis 

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