Je ne suis plus qu’un chant
Je ne suis plus qu’un chant
enfoui dans la pulpe des lèvres
un chant cousu de silence
qui déclenche l’avalanche
j’avance avec les horizons
vers les cités thuriféraires
je ne suis plus qu’un chant
comme figuier au bord de la route
enraciné dans les pierres du soleil
j’écoute la sagesse de la poussière
l’abîme est mon amie mon miroir
qui me hisse jusqu’aux orgues des glaciers
je ne suis plus qu’un chant
à l’embouchure limoneuse des fleuves
je porte contre mon sein des enfants morts
que je ressuscite dans mes plaies profondes
je leur ouvre les bras d’un pays épanoui
que les Mères ont jadis extirpé de leurs cuisses
je ne suis plus qu’un chant
comme l’huile précieuse qui fait briller
les chevelures des femmes orientales
comme la voix de l’oracle
à travers le cri lugubre d’un charognard
un chant de vie et de mort.
André Chenet
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