Nu, par Mahmoud Seid |
Contre la burka, l’érotisme fin (Extraits), Par K.Rabia
Petits poèmes appelés « landi » que s’échangent
les jeunes femmes dans certaines régions afghanes. Un peu comme chez les femmes
kurdes, kabyles, sahéliennes et chez bien d'autres, partout, et surtout là où les femmes subissent le dictat
des hommes, ces « auteures », essentiellement pashtoumes, se réfugient dans la parole chuchotée. Une
sorte de poème en prose inaccessible pour les hommes.
L’originalité de ces « paroles » jamais écrites réside dans la liberté de leurs compositions. Dites généralement en deux lignes : neuf pieds pour la première et treize pour la deuxième.
Sans rimes ni règles académiques définies, elles s’échangent comme des « haïku ». Succinctes et précises, elles se veulent exutoires et cherchent refuge dans la mémoire de la femme même si leurs principales cibles restent la conscience têtue de l’homme, brutal et méchant.
L’originalité de ces « paroles » jamais écrites réside dans la liberté de leurs compositions. Dites généralement en deux lignes : neuf pieds pour la première et treize pour la deuxième.
Sans rimes ni règles académiques définies, elles s’échangent comme des « haïku ». Succinctes et précises, elles se veulent exutoires et cherchent refuge dans la mémoire de la femme même si leurs principales cibles restent la conscience têtue de l’homme, brutal et méchant.
(1)
Que je sois linceul à mon amant
Ainsi lorsqu’il viendra à mourir
Nous épouserons ensemble les cendres.
(2)
Saute mon amour,
Saute sur mon lit
Et si jamais il se brise
Petit affreux de mon mari
Sera là pour le réparer
(3)
Viens et embrasse-moi
Peu importe s’ils te tuent
Rien n’est plus beau que
de mourir
Pour les beaux yeux des belles femmes
(4)
Si tu somnoles
Tu rentreras bredouille
Moi je guette
Ceux qui pour moi veille toute la nuit.
(5)
Viens que je te touche
Viens que je t’enlace
Je suis la brise nocturne
Qui meurt avant l’aube
(6)
Pose tes lèvres sur les miennes
Et laisse libre ma langue :
Elle te racontera l’amour
(7)
Si tu désires la chaleur en mon sein,
Joue ta vie
Celui qui ne pense qu’à sauver sa tête
Récoltera la poussière,
Pas l’amour
Extraits du recueil établi par le poète afghan Seyed Baha Eddine
Majrouh.
Traduits de la version arabe par Kader Rabia
248 Amours Maghrébines
RépondreSupprimerCueillir sur ta rouge bouche
Mon nom tout bas prononcé.
Voler de la pointe de la langue ta salive
Comme le sang sur une plaie à la pulpe tendre.
Quel peut être ton regard à mon regard masqué ?
Tes yeux peut-être clos pour mieux se rappeler
Et inlassable murmurer mon nom.
Avec aux lèvres un goût de sable
Qui nous fait un désert.
Languissants, suaves, lents et mesurés
Sont les gestes sages que nous n’osons poser.
Retenus jusqu’au bout dans l’infranchissable.
Inconnus l’un de l’autre et pourtant savourés.
Effleurées à distance les lignes ignorées des corps.
Se sentir béats du peu de récolté :
Le parfum d’aube de son air expiré
L’acidité des lèvres
Le bleu de mon nom exhalé
Et ses yeux que je n’ai pu voir.
©CeeJay.
248 Amours Maghrébines
RépondreSupprimerCueillir sur ta rouge bouche
Mon nom tout bas prononcé.
Voler de la pointe de la langue ta salive
Comme le sang sur une plaie à la pulpe tendre.
Quel peut être ton regard à mon regard masqué ?
Tes yeux peut-être clos pour mieux se rappeler
Et inlassable murmurer mon nom.
Avec aux lèvres un goût de sable
Qui nous fait un désert.
Languissants, suaves, lents et mesurés
Sont les gestes sages que nous n’osons poser.
Retenus jusqu’au bout dans l’infranchissable.
Inconnus l’un de l’autre et pourtant savourés.
Effleurées à distance les lignes ignorées des corps.
Se sentir béats du peu de récolté :
Le parfum d’aube de son air expiré
L’acidité des lèvres
Le bleu de mon nom exhalé
Et ses yeux que je n’ai pu voir.
©CeeJay.