Une voix
Ce matin entrouvre ses yeux
Dans la brume, la solitude
Et les quelques fleurs de la steppe.
Là-bas des herbes sèches brûlent,
Tout là-bas palpite une voile
- Ou est-ce une femme qui marche ?
Je regarde ces terres rouges
Et pense : c'est peut-être tout
Ce qui me fait un coeur tenace.
Une voix s'élève soudain
Qui me répond dans la lumière
Infinie et toute tremblante :
"Au fil des saisons que les ans
"Passent mais jeune je demeure,
"Jeune je renais, aussi jeune
"Que ce jour trempé de rosée
"Et tout froid encore. Aime-moi !"
Et le vent reprend : aime-moi...
Mohammed Dib
Extrait du recueil de poèmes
Ombre gardienne
Préface d'Aragon
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