UNE ESTHÉTIQUE DE LA GÉNUFLEXION
Tandis que patiemment s'instaure
-Certaines humiliations et agenouillements
Certains ploiements de vertèbres précis,
Certaines décérébrations glorieuses
Seraient louables quand d'autres, exécrables,
Ne méritent que le mépris, l'injure- ,
On entretient la confusion suprême
Avec le respect ou l'admiration
On trace de douteuses corrélations
Entre la saine humilité
Et son double chorégraphié
Par des forces purulentes, insanes :
L'abaissement et le dénigrement du souffle ;
Comme s'il était la plus infime parcelle
De splendeur, de connaissance
Dans le fait d'être un renégat de soi
Et de contraindre notre sublime orgueil
À n'être qu'un dérivé d'amnésie
Une berceuse que l'on entend à peine
Comme si vouloir ne pas macérer l'âme
Dans le ragoût sans saveur des limites
C'était attenter à l'idée de l'homme
Comme si se vider de pensées, d'entrailles
Était la consécration désirée
Comme si à nos aspirations nous préférions
Être aspirés sans espoir de retour
Dans le magma indécent, transfondu
D'individus interchangeables
Nos rêves sont maladroits et brutaux
Ils ont l'aura souillée de nos scandales
Mais ils créent hors des cercles du plausible
De nouveaux mondes de manière empirique
Et c'est de leur chaos que surgiront
-Exil des servilités nécessaires
Qui ont créé des peuples de bossus-
Les fulgurantes utopies à venir
Pascal Perrot
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