Illustration Sonia Lounis Crayon noir sur papier Canson |
Je sais que tu n'es que l’amour d’une escale !
J’ai
veillé tard ce soir. Je n’ai eu de cesse de penser à toi ;
j’ai fermé les yeux sur ton image, sur les confessions de mon cœur
pour toi ; je me suis endormi enfin, mais je ne me souviens
d’aucun rêve.
Soudain,
comme une sonnerie assourdissante de réveil, j’ouvre les yeux au
matin avec cette phrase sur la langue : « je sais que tu
es l’amour d’une escale ! » Très vite, je l’inscris
sur du papier pour ne pas l’oublier.
A
présent que je l’ai reprise, je ne retrouve plus l’enchaînement
de ma pensée qui l’avait inspirée ; elle m’a parue,
l’espace d’un instant, comme une chose avortée, un enfant que
l’on n’a pas désiré et que l’on a pourtant conçu avec amour.
Ce qui me revient à l’esprit en ce moment est différent, car je
sens réagir en moi un élan fort et incoercible qui pousse tout mon
être vers toi. Je veux t’aimer et j’accepte volontiers de mourir
l’instant d’après. Je veux dégager de ma pensée ce sentiment
de solitude atroce qui pèse sur moi depuis notre rencontre ;
j’aurais aimé pouvoir le noyer dans ton étreinte, mais…
Je
voudrais, en effet, mourir par ton affection, mais tout se confond
entre souhaits et fantasmes. Je consens à sombrer dans ta force, tes
caresses, le souffle de tes murmures et de tes chuchotements ;
j’accepte d’être par ta domination un champ dévasté. Tu es
l’amour d’une escale, j’en conviens, mais j’aurais eu une
part pour me consoler dans ton départ.
Tu
m’avais dit un jour : « Nous deux, nous ne sommes
plus seuls ! » et à propos d’un pseudo ami :
« Celui qui ne veut pas être seul n’a qu’à faire des
efforts. » Tu as comme ça une façon de sourire quand on te
regarde dans les yeux que je ne sais plus comment voir la foi que tu
avais mise dans cette déclaration. Tu pensais vraiment ce que tu
disais ? N’être plus seul ?
On
m’avait prévu ta venue à un jour où je baisserai de ma
vigilance, mais je n’y prêtais nulle attention et ne mettais la
moindre foi dans l’insistance de la prévoyance. Je me disais forte
et immunisée contre toute attache affective. C’est que, de ce
genre d’attache, j’en ai eu ma dose et je refusais de souffrir à
nouveau.
Jusque-là,
j’ai tenu dans cette fermeté, fermeté que je qualifie volontiers
aujourd’hui d’entêtement. Combien d’amis n’ai-je pas fuis
pour m’avoir déclarée leur flamme ? Je n’aime pas quand
une amitié se transforme, car l’amour a rarement, voire jamais, de
l’indulgence dans ses rapports avec l’amitié. Elle s’en va dès
que lui arrive, mais ne revient jamais quand il repart.
Derechef,
je soumets mon cœur à la douceur de l’amour et derechef je me
brûle les ailes à ses caresses comme un papillon de nuit à la
flamme d’une bougie. Certes, les choses sentimentales sont si
complexes, mais pour cette seconde fois, l’expérience et l’âge
à l’appui, je lui conseillerai d’aimer sans calculs, sans
exigences et surtout d’aimer sans attente, puisque je sais que tu
n’es qu’un amour d’une escale…
Sonia Lounis
mai
2003
wawww ma chere c est si beau quand le coeur bat c est beau meme si ce n est qu un songe ,un reve duquel on espere ne jamais se reveiller bonne continuation a toi notre beau oiseau enchanteur bisous .fadhela.
RépondreSupprimerJe trouve ce texte tres beau et je pense que vous exprimez beaucoup de sentments souvent tus
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