samedi 28 avril 2012

Les fleurs de septembre, par Fatima Naoot / trad. KR



Les fleurs de septembre

 Sur les pas de la révolution de la vieille armée,
les amants avancent derrière des masques
et distribuent des fleurs sur les terrasses des demoiselles.
L’amante ne reconnait plus son bien-aimé, caché derrière le drapeau.
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La fille se met en colère
Elle en veut à son amoureux, happé au milieu de mille amants.
Son nom n’est plus son nom, son visage se confond à celui de l’Egypte.
Elle ferme sa terrasse et court vers la place publique,
prête à crier avec les révoltés : Egypte, nous t’aimons.

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Le jour où les mères s’envolent vers où s’envolent les mères,
avec les feuilles jaunes du mois de septembre;
Les amants se précipitent sur les terrasses des filles et chantent :
«  Et si je ne t’avais pas laissé y aller ? »
Les filles leurs répliquent :
«  Et si je ne t’avais pas laissé y aller ? »
Et à tous, l’écho répond :
Alors que tu étais loin / Septembre est revenu / Avec un nuage triste / Et sa lune solitaire.

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Les amantes sont occupées
acompter les colombes qui  quittent les arbres.
Au crépuscule, elles s’adressent aux miroirs, cherchant à savoir
si les ombres des amants sont passées au matin.

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Mais les miroirs reprennent la voix de Kate Winslet :
« Et si vous empêchez les amants de partir ? »
« Et si vous essayez encore une dernière fois ? »

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L’histoire ne répète pas l’histoire
Car les amants apprendront que les miroirs ne mentent pas
Plutôt ils n’hésitent jamais à crier les vérités.
Encore mieux :
Les miroirs surveillent les ombres traversant leurs surfaces
Sans jamais divulguer le lieu où se trouvent les amants.

Fatima Naoot, 19 sep 2011
Traduit de l'arabe par Kader Rabia

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